« on peut soit se convertir au Bouddhisme, soit accueillir et réaliser ce qu’il renferme d’universellement humain. Seule m’importe la seconde attitude. »
Karlfried Graf Dürckheim
Ce qui vous est proposé à « Camí-Zen » n’a rien à voir avec une activité de relaxation ou un quelconque programme de développement personnel. Alors que ce dernier prend appui sur ce qui précisément est la cause de la souffrance humaine : le mental, l’ego ; je vous propose, dans la lignée de Karlfried Graf Dürckheim, de prendre un autre point d’appui : le corps… qu’on est.
Le corps qu’on est (« leib » en allemand) …
« est l’ensemble des gestes et des attitudes à travers lesquels l’homme se présente, se réalise ou se manque. »
Karlfried Graf Dürckheim
Prendre appui sur le corps-vivant (leib) c’est donner de l’importance aux sensations et développer la capacité de les « goûter ». Cela ne peut se faire qu’au moment présent.
La paix intérieure ne peut être construite par le mental (les pensées) qui est le domaine de l’agitation, des soucis, de l’angoisse. La paix intérieure est une ressource du corps-vivant.
« Quand je pense, je ne sens pas, quand je sens, je ne pense pas. »
Tchouang Tseu
Venir chaque semaine apprendre la méditation avec d’autres personnes, dans un lieu spécifique, c’est s’autoriser une mise entre parenthèses du quotidien. Non pour s’isoler du monde, au contraire, mais pour devenir les témoins, dans le monde, d’une façon d’être plus sereine, plus ouverte. Le quotidien devient alors un champ d’exercices au même titre que la salle de méditation car
« …Tout, pour le Zen, entre dans le champ de l’exercice. Tout dépend de la disposition d’esprit et de l’attitude fondamentales dans lesquelles l’exercice est pratiqué. »
Karlfried Graf Dürckheim
Le travail, à travers les activités proposées (zazen, pratiques méditatives, leibweg), sera de cultiver cette « disposition d’esprit, cette attitude fondamentales », caractéristiques d’un véritable travail sur soi.
La réponse faite à Dürckheim par D.T. Suzuki à propos de la différence entre le savoir occidental et la sagesse orientale, peut nous éclairer quant à cette disposition d’esprit et cette attitude:
« Le savoir regarde au-dehors, la sagesse regarde en dedans ! Mais si vous regardez dedans comme vous regardez dehors, vous faites du dedans un dehors. »
Une attitude, un état d’esprit qui ne font pas du dedans (sensations éprouvées) un dehors (conceptualisation de ce qui est éprouvé).